Il n’y a rien de mieux pour réfléchir que de se tenir tête à l’envers. Exactement comme un paresseux, mais ne vous avisez pas de me traiter de paresseux !

De mémoire, j’ai toujours adoré accrocher mes jambes autour d’une branche et laisser le flot d’énergie inonder mon esprit depuis les pieds jusqu’à la tête.
Mais oui l’énergie vient des pieds ! Sinon comment expliquer que des choses aussi petites peuvent porter un corps aussi grand ? Ha mais vous n’y connaissez vraiment rien en biologie !

En parlant de biologie, une idée venait de dépasser la cage thoracique, je sentais qu’elle était bientôt là. Je l'avais à présent sur le bout de la langue... Oui, c’est ça ! Evidement !
Mes pieds ont toujours eu de fantastiques pensées ! Mais il me faudrait une sacrée quantité d’énergie de contrôle pour réaliser mon dessein.
« A cœur vaillant, rien n’est impossible » pensais-je à haute voix.

Cela faisait trois jours maintenant que très tôt, bien avant l’aurore, Ryu avait reçu la visite de la Reine des Fées. Une cliente peu ordinaire, même pour notre mercenaire ! Sept de ses filles avaient mystérieusement disparues et Sa Noble Demoiselle suspectait les humains. C’est donc ainsi que Ryu se rendit jusqu’au Bois des Fées. Après trois jours, les indices n’étaient plus aussi frais, mais c’était sans compter sur les talents de pisteur du mercenaire blond. Son enquête lui révéla en effet le passage répété d’humains, ce qui était peu courant dans cette forêt. Les traces les plus récentes semblaient dater de deux-trois jours, jusqu’a ce qu’il découvre d’autres traces plus récentes encore !

Suivant cette piste, il découvrit un homme plongé en d’intenses réflexions. Une scène banale, sommes toutes, sauf que ce dernier, retourné, était suspendu par les pieds. Cette inconfortable posture devait probablement être une blague du petit peuple. Les habitants de ce bois étaient connus pour leur espièglerie. S’approchant de l’homme, le mercenaire le héla..

Le bonjour à vous l’ami, auriez-vous vu des fées disparues ?

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DOPPELGANGER.corp BIENVENU !
N’auriez-vous pas vu des fées ?

Sort acquit : Dialectos
Niveau 1: La cible peut baragouiner quelques mots basiques du langage du jeteur de sort.

L’homme restait retourné, et parler a ses chaussures n’avait probablement pas de sens, puisque c’était sa tête qui répondait. Le changelin l’avait d’abord pensé victime des gnomes ou des farfadets, mais certains êtres aimaient êtres renversés. Tenez l’opossum, par exemple, ou la chauve-souris ! Pour eux l’envers était l’endroit ! Être renversé était peut-être plus confortable pour cet homme aussi. Tant curieux que désireux de se montrer courtois le blondinet se renversa sur ses mains, faisant un magnifique poirier.

Peut-être les auriez-vous vu disparaître ? Reprit-il. Il semblerait qu’elles aient été enlevées.

En effet, l’homme semblait plus à l’endroit ainsi. Et ils étaient à présent face à face, ce qui rendait leur échange plus sensé. Satisfait de cette tournure, il poursuivit..

Auriez-vous vu des hommes, céans, il y a trois jours de cela ?

Bien sur, s’il n’était pas présent il y à trois jours, il n’avait probablement rien vu. Mais cet inconnu était peut-être un habitué de ces bois. Bien que peu probable, la chose restait possible. Bien s’entendre avec le petit peuple n’était gère chose aisé pour le commun des mortels, mais plusieurs ermites et certains magiciens y arrivaient cependant. Peut-être cet homme retourné était-il l'un ou l'autre.

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DOPPELGANGER.corp BIENVENU !
Renversons la situation

Sort acquit : Dialectos
Niveau 1: La cible peut baragouiner quelques mots basiques du langage du jeteur de sort.

L’homme portait de drôles de chaussures. Elles étaient bien trop colorées pour un humain classique. Ce n’était pas pour me déplaire ceci dit, mais la vie est bien plus belle en noir et blanc… et vert.
Je n’eu pas le temps d’inspecter ses petons plus longtemps car soudainement, celui-ci se retourna comme une crêpe trapéziste et sa tête prit la place de ses pieds.

Impressionnant ! Quelle souplesse ! Mes vieux os n’étaient certainement plus capables d’autant de vigueur.  D’ailleurs en y réfléchissant bien cet énergumène était bien malpoli de me le faire remarquer !

Ni une, ni deux, mes moustaches s’élargirent et se courbèrent jusqu’à ce que chaque extrémité d’un côté touche l’extrémité de l’autre côté. Elles augmentèrent de taille jusqu’à atteindre le dessus de mon chapeau (ou plutôt le dessous si on considère l’envers de l’endroit).
Je desserrais soudainement mon étreinte sur la branche qui me suspendait et entreprit de croiser élégamment les jambes.

Une idée saugrenue d’après vous ? Je risquais d’abimer mon beau couvre-chef en m’étalant tête la première sur le sol. Mais que nenni ! je vous exècre d’avoir ainsi douté de moi !
Par la seule force de mes magnifiques et bien brossées moustaches, mon corps entier tenait dans une position demandant d’habitude le recourt  primaire des jambes.

Décidant de rabattre le caquet du petit seigneur aux chaussures colorées, j’entrepris des flexions et extensions des moustaches. Soulevant ainsi sans difficulté tout mon poids dans un mouvement vertical de vas et viens.

Au vu de son menton glabre, il devait, pour sur, être terriblement impressionné  par mes performances. Voilà qui le remettait à sa place ! Ce n’est pas à un vieux mage qu’on apprend à faire des moustaches !